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Non, les robots ne remplacent pas les humains – Ils les rendent plus efficaces et créent de l’emploi

Loin de supprimer des emplois, la robotisation renforce la compétitivité des entreprises françaises, améliore les conditions de travail et génère de nouvelles opportunités professionnelles. À contre-courant des discours alarmistes, les données économiques démontrent que robots et humains ne s’opposent pas : ils se complètent — et créent de la valeur ensemble.

Le New-York Times a récemment publié un article : Amazon prévoit de remplacer plus d’un demi-million d’emplois par des robots (21 octobre 2025 : Amazon Plans to Replace More Than Half a Million Jobs With Robots). Ce type de titre spectaculaire alimente depuis des années la peur d’une « vague de destruction d’emplois » due à la robotisation. Pourtant, les données réelles issues des entreprises et des programmes de terrain racontent une histoire bien différente : celle d’une industrie qui se transforme, se renforce et recrute.

Les chiffres des entreprises contredisent les scénarios alarmistes

Le programme “Robot Start PME”, piloté par le SYMOP et le CETIM, a accompagné plus de 200 entreprises françaises dans l’acquisition de leur premier robot. Le bilan est sans appel :

  • +11,6 % de chiffre d’affaires moyen après la robotisation ;
  • Hausse de la productivité ;
  • Aucune destruction nette d’emploi, et dans de nombreux cas, création de postes supplémentaires pour répondre à la hausse de la demande et assurer les tâches périphériques (maintenance, logistique, contrôle qualité).

Les études de l’International Federation of Robotics (IFR) confirment cette tendance à l’échelle mondiale : les pays les plus robotisés (Allemagne, Corée du Sud, Japon) affichent des taux de chômage parmi les plus faibles du monde industriel. Les technologies transforment les métiers, elles ne les effacent pas

Comme le rappelle Philippe Roussel, délégué général de Robotics Place et de la FFC Robotique : « les grandes vagues technologiques — automobile, informatique, internet — ont toujours soulevé les mêmes inquiétudes… avant de générer des millions d’emplois nouveaux ». Les analyses du World Economic Forum (2024) prévoient d’ailleurs 170 millions d’emplois créés pour 92 millions déplacés d’ici cinq ans. La robotique, loin de détruire le travail, participe à cette dynamique de renouvellement.

Le vrai moteur : la montée en compétence

L’introduction de robots dans les ateliers supprime la pénibilité, améliore la qualité et libère du temps humain pour des tâches à plus forte valeur ajoutée : programmation, supervision, maintenance, innovation. C’est un changement de culture industrielle, pas une substitution massive.

L’économie réelle plutôt que les scénarios fictifs

Les prédictions d’un “remplacement imminent” des travailleurs par des robots reposent sur des projections théoriques fondées sur le potentiel d’automatisation des tâches, souvent sans tenir compte des réalités techniques observées sur le terrain. Ces scénarios ignorent plusieurs réalités économiques et techniques :

  • Déploiement industriel lent et progressif : chaque innovation industrielle met 20 à 30 ans à se diffuser à grande échelle. L’automobile, l’ordinateur personnel ou Internet ont tous suivi cette même courbe. La robotique ne fait pas exception : son adoption dépend du rythme de renouvellement des lignes de production et de la formation des opérateurs.
  • Des contraintes physiques et financières réelles : un robot n’est pas une simple application

numérique. Il requiert des investissements matériels lourds (machines, intégration, maintenance, énergie, sécurité), qui s’amortissent sur plusieurs années. Le coût et la complexité d’intégration limitent naturellement une substitution rapide des travailleurs.

  • Besoin constant de main-d’œuvre qualifiée pour construire, entretenir et intégrer les systèmes automatisés. Chaque robot installé crée des besoins nouveaux – programmeurs, intégrateurs, techniciens de maintenance, opérateurs qualifiés.

Les données économiques et industrielles observées depuis plus de dix ans montrent une corrélation positive entre robotisation et emploi dans les entreprises compétitives.